Dès le 1er octobre, Microsoft va apporter des changements à ses contrats de licence relatifs au cloud. Ces contrats sont actuellement le sujet d’une enquête pour pratiques anti-concurrentielles de la Commission européenne.

Microsoft est connu pour l’ampleur de son catalogue de logiciels et services. L’entreprise a par ailleurs pour habitude de regrouper ses offres dans des abonnements et à les rendre interdépendants afin de créer un véritable écosystème Microsoft. Ainsi, un abonnement à la suite Office venant avec de l’espace de stockage OneDrive et des logiciels très utilisés, tels que PowerBI, ne sont disponibles que sur Windows.

Si certaines de ces pratiques ne posent pas de problèmes, d'autres sont décriées par des concurrents de l’entreprise, notamment dans le domaine du cloud. Ils dénoncent des dispositifs dans les contrats ayant pour objectif de restreindre les options d’externalisation vers des infrastructures concurrentes. A cause de ces dispositifs, il n’est pas toujours possible de transférer des données vers d’autres fournisseurs cloud ou d’utiliser des logiciels Microsoft sur des plateformes autres que Windows.

Ces accusations ont amené la Commission européenne a ouvrir une enquête, ce qui a à son tour poussé Microsoft à réagir. Ainsi l’entreprise a communiqué des modifications à venir pour répondre aux critiques. Entre autres, il sera désormais possible de lancer des logiciels en dehors de l’environnement Microsoft. Il sera également possible de créer des solutions et des données sur les logiciels Microsoft puis de les externaliser vers d’autres services cloud. Pour finir, il sera possible pour les partenaires d’élargir leur catalogue de services cloud.

A première vue, ces changements pourraient répondre aux demandes des clients et concurrents. Cependant, Microsoft a pris le soin de lister les fournisseurs cloud exclus. Cette liste inclut Google, Amazon et Alibaba, soit les acteurs détenant l’écrasante majorité du marché. En d’autres termes, Microsoft conserve son avantage stratégique vis-à-vis de ses principaux concurrents tout en ouvrant la voie aux hébergeurs cloud plus modestes. La santé financière de l’entreprise dépend fortement du Cloud, une de ses divisions les plus fortes, l’entreprise semble donc décidé à la protéger autant que possible. Reste à voir si ces changements suffiront à convaincre les régulateurs. Il est difficile d’imaginer que les pratiques anticoncurrentielles sont acceptées tant qu’elles se limitent aux principaux acteurs du marché.