La vision d’un monde remplis de véhicules volants pourrait bien se réaliser un jour. Depuis quelques années de plus en plus de prototypes sont révélés. Le dernier en date provient de la start-up allemande Volocopter. Depuis 2013 cette dernière développe son propre modèle, le Volocopter 2X. Il s’agit d’un véhicule électrique équipé de deux sièges et 18 rotors, qui, comme un hélicoptère, atterrit et décolle verticalement. Il a été conçu pour des trajets en zone urbaine, permettant ainsi de survoler le trafic routier. Si l’appareil est opérationnel certains problèmes limitent son usage. Premièrement, avec ses 18 rotors il est relativement bruyant, bien moins qu’un hélicoptère, mais toujours trop pour être discret. Son second problème est bien plus important, il s’agit de la météo. Avec un poids de seulement 290kg le 2X est très sensible au vent et à la pluie. Reuter admet qu’en cas de météo défavorable la seule solution est de suspendre les vols jusqu’à ce que le danger soit écarté. Cela est particulièrement problématique dans une ville comme Singapore habituée aux éclairs et aux orages.

L’entreprise a choisi comme premier marché la Cité-État de Singapore. Elle y a révélé sa première station de taxi volant, VoloPort, située sur une plateforme flottante dans la baie Marina à Singapore. Cette station n’a été installée que pour une semaine afin de faire une démonstration de l’appareil. Malheureusement au cours de cette semaine la météo a été très défavorable et le 2X n’a pas pu décoller ou se poser sur la plateforme, se contentant de voler pendant 2 minutes à 700 mètres de cette dernière.

L’entreprise envisonne de commencer la commercialisation en 2022, les passagers pourront alors être transporté d’un VoloPort à un autre. D’ici 2035 l’entreprise espère avoir des dizaines de VeloPort, chacun capable de transporter 10 000 passagers par jour. Enfin, l’objectif final est d’être capable de complètement se passer de VeloPort. Il serait alors possible de monter dans un Velocopter depuis un parking pour aller au cinéma.

Sachant que l’appareil est encore très dépendant de la météo, s’installer à Singapour peut paraître étrange. En effet, la Cité-État est connue pour être le sujet fréquent d’éclairs et d’orages. De plus cette dernière n’a pas de problème de trafic. Mais Singapore compense ce défaut avec un avantage non négligeable : une population très favorable. En plus d’être technophile cette dernière est particulièrement riche. La Cité-État compte 200 000 millionnaires et plus de la moitié de la population fait partie des 10% les plus riches du monde. Un tel niveau de richesse est essentiel quand on connaît le coût habituel d’un transport en hélicoptère. Même si Volocopter se veut plus abordable sa clientèle potentielle actuelle demeure très riche. Cela contraste avec l’objectif affirmé de la start-up d’apporter le transport aérien aux masses.

Si la question pouvait encore se poser il y a quelques années, il est désormais certains que les véhicules volants de transport individuel vont voir le jour. Les questions sont désormais quand et pour qui ?