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Meta doit revendre Giphy

Publié le: 25/11/2022  |  Par: Guide Informatique  
Meta doit revendre Giphy

La Competition and Markets Authority (CMA), l’autorité antitrust britannique, a exigé la revente de Giphy par Meta. Après avoir perdu plusieurs fois en appel, ce dernier a accepté le verdict. C’est là l’occasion de revenir sur une affaire qui aura duré plus de deux ans.

En mai 2020, Meta (alors Facebook) avait annoncé son intention d’acquérir le moteur de recherche de GIF, Giphy. Dès juin 2020, la CMA avait annoncé son intention d’ouvrir une enquête sur cette acquisition. En cause, elle soupçonnait Meta de restreindre l’accès à la bibliothèque de GIF de Giphy suite à cette acquisition. Elle considère d’ailleurs que les GIFs sont devenus un mode de communication à part entière sur le web, et doivent donc rester accessibles à tous.

Cette enquête a finalement été ouverte en janvier 2021 et seulement deux mois plus tard l’autorité rendait ses premières conclusions. Premièrement, elle considérait que cette acquisition nuirait à la concurrence dans le marché publicitaire. En effet, Giphy avait prévu plusieurs partenariats dans ce domaine avant son projet d’acquisition par Facebook. Elle aurait donc pu devenir un acteur sérieux du secteur dans le cas où cette acquisition n’aurait pas lieu. Deuxièmement, elle estimait qu’une telle acquisition nuirait à certains concurrents de Meta, dont Snapchat, qui repose sur Giphy pour se développer. En septembre 2021, la CMA rendait finalement son verdict et s’opposait à cette acquisition. Meta a alors immédiatement protesté et fait appel de la décision. S’en sont alors suivi plusieurs passages en appel à l'issue desquels la décision de la CMA a été validée.

La CMA a alors publié un communiqué dans lequel elle ordonne à Meta de revendre Giphy. Elle explique conclure que cette acquisition permettrait à Meta de renforcer sa force dans le marché des réseaux sociaux alors que les utilisateurs britanniques passent déjà 73% de leur temps sur les réseaux sociaux sur des plateformes de Meta. Elle ajoute que Meta pourrait changer les conditions d’accès à la bibliothèque de Giphy à son avantage, affaiblissant ses concurrents TikTok, Twitter et Snapchat. Enfin, elle conclut que cette acquisition réduirait significativement la concurrence dans 2 marchés : celui de la publicité en ligne, puisque Giphy n’y est pas entré, à la suite de cette acquisition, et celui des réseaux sociaux. Une situation très peu désirable quand on sait que près de la moitié des 7 milliards de pounds de dépenses en publicité en ligne sont dépensés chez Meta. Face à ces problématiques, la CMA considère que la seule solution est la vente de Giphy par Meta.

Meta a exprimé sa déception tout en acceptant la décision de la CMA. L’entreprise a ajouté qu’elle collaborera avec la CMA afin de s’assurer que cette revente soit effectuée correctement. Cette affaire est assez unique car Giphy n’a aucun employé au Royaume-Uni et pourtant, c’est une autorité de ce pays qui a stoppé cette acquisition. Un situation révélatrice de la complexité juridique de l’industrie de la Tech. C’est aussi une façon de voir comment l’opinion des régulateurs à évolué au cours des années. Il est certain que la CMA d’aujourd’hui n’aurait pas accepté les acquisitions d’Instagram et de WhatsApp, en 2012 et 2014.

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