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L’organisme antitrust britannique s’est prononcé contre le rachat de Giphy par Facebook

Publié le: 13/09/2021  |  Par: Guide Informatique  
L’organisme antitrust britannique s’est prononcé contre le rachat de Giphy par Facebook

La Competition and Markets Authority, l’organisme antitrust britannique, s’est prononcé contre le rachat de Giphy par Facebook. Le réseau social se voit accorder une dernière chance d’avancer ses arguments d’ici octobre avant que l’organisme livre ses conclusions définitives.


En mai 2020, Facebook faisait l’acquisition de Giphy, plateforme d’hébergement de GIF, pour 400 millions de dollars. À l’heure actuelle, Giphy est quasiment en situation de monopole dans le marché de l’hébergement de GIF et est utilisé par toutes les plateformes et services de messagerie. L’autorité britannique craint donc de le voir passer dans les mains d’un géant de la Tech. Plus précisément, elle affirme que cette acquisition pourrait avoir un impact négatif sur la concurrence entre plateformes sociales. Elle explique notamment que les GIFs sont très utilisés sur l’ensemble des réseaux sociaux et représentent une forme de langage à part entière. Stuart McIntosh, président du groupe d’enquête indépendant, a commenté : “Des millions de personnes partagent des GIFs chaque jour avec leurs amis, leur famille et leurs collègues, et ce nombre ne cesse d’augmenter”.

Si les GIFs sont un langage universel sur le web, il peut donc s’avérer dangereux d’en laisser le contrôle à une seule plateforme. En effet, cette dernière, Facebook en l’occurrence, pourrait limiter l’accès et la qualité des services de Giphy à ses concurrents. Compte tenu de l’importance des GIFs, cela pourrait avoir des conséquences sur leur compétitivité. Giphy étant en quasi-monopole, son seul concurrent étant Tenor de Google, ces plateformes auraient très peu de choix pour se fournir en GIFs.

L’organisme britannique craint également de voir Facebook utiliser Giphy comme moyen de pression sur ses concurrents en devenant leur fournisseur direct. Par exemple, Facebook pourrait modifier les conditions de l’accès à Giphy afin d’exiger des clients du service, tels que Twitter, Snapchat et TikTok, qu’ils fournissent davantage de données sur les utilisateurs. Selon l’organisme britannique, de telles actions pourraient accroître le pouvoir déjà conséquent de Facebook sur le marché des réseaux sociaux.

Enfin, l’organisme craint que cette opération nuise à la publicité numérique. En effet, avant son acquisition par Facebook, le service avait lancé aux États-Unis un service publicitaire innovant basé sur les GIFs. Giphy avait prévu de l’exporter à travers le monde, mais ce service a pris fin suite à son acquisition par Facebook. Le réseau social a ainsi éliminé un concurrent potentiel dans le marché de la publicité numérique qu’il dirige d’une main de maître en duopole avec Google.

De son côté, Facebook défend son acquisition, affirmant qu’elle est dans le meilleur intérêt des personnes et des entreprises au Royaume-Uni et que les accusations de l’autorité britannique ne sont pas étayées de preuves. Le réseau social rappelle par ailleurs que Giphy n’a pas de personnel ou de revenus au Royaume-Uni et ne peut donc pas être accusé de fausser la concurrence. Pour autant, l’autorité britannique ne cesse de multiplier les procédures contre les opérations n’impliquant d’entreprises britanniques, mais qui pourraient avoir des conséquences sur le territoire. L’autorité à prévenu que dans le cas où elle conclut que la fusion est préjudiciable au marché et aux utilisateurs des réseaux sociaux, elle prendra les mesures nécessaires pour s’assurer que les personnes soient protégées. Cela pourrait impliquer de contraindre Facebook à se retirer du marché britannique s’il refuse d’annuler la fusion.

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