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Les médias australiens sont désormais responsables des commentaires laissés sur leurs publications Facebook

Publié le: 06/10/2021  |  Par: Guide Informatique  
Les médias australiens sont désormais responsables des commentaires laissés sur leurs publications Facebook

Les médias australiens sont désormais responsables des commentaires laissés sur leurs pages Facebook suite à une décision de la Haute Cour d’Australie. Cette dernière vient ainsi confirmer une décision prise par un tribunal de l’État de Nouvelles-Galles du Sud en juin 2020. 

 

En 2017, un détenu d’un centre de détention pour mineur avait attiré l’attention des médias. Suite à cela, des utilisateurs Facebook l’ont accusé à tort de crimes graves dans l’espace commentaire de publications d’un groupe de presse australien. Ce dernier avait alors été jugé responsable de ces commentaires par la justice de l’État de Nouvelles-Galles du Sud, et ce, malgré la mobilisation de plusieurs entreprises du secteur.

Il s’agissait alors d’une première pouvant créer jurisprudence et la Haute Cour d’Australie vient de confirmer cette décision. Selon cette dernière, les journaux créant une page Facebook et y publiant du contenu encouragent les internautes à y laisser des commentaires. De ce fait, ils doivent être tenus responsables desdits commentaires. 

News Corps et d’autres agences de presse australienne souhaitent que l’Australie change au plus vite cette législation afin de les dédouaner de cette responsabilité. Michael Miller, président exécutif de News Corp Australie, explique : “cela souligne la nécessité d’une réforme législative urgente et je demande aux procureurs généraux d’Australie de s’attaquer à cette anomalie et d’aligner la loi australienne sur celle des démocraties occidentales comparables”.

À titre de comparaison, en France, un commentaire laissé sous la publication d’un média est sous la responsabilité de son auteur et non du média en question. Dans le cas où cette page est ouverte à tous ou à un grand nombre d’utilisateurs, il peut être poursuivi pour diffamation publique. La loi est similaire dans la grande majorité des pays occidentaux et les médias australiens souhaitent donc que les textes australiens s’alignent. En effet, ils considèrent que n’étant pas les auteurs des commentaires, ils ne peuvent pas avoir connaissance de tous les propos tenus dans cet espace, il leur est donc impossible d’en être responsable.

De son côté, Facebook s’est refusé de commenter la décision de la Haute Cour d’Australie. Le réseau social a simplement mis à jour sa politique de modération pour permettre aux médias de désactiver les commentaires. En faisant cela, ils risquent toutefois de perdre en engagement et donc en visibilité, en promotion de contenus, ainsi qu’en revenus publicitaires. Les médias australiens se retrouvent donc dans une situation des plus complexes. Dans le cas où la Haute Cour d’Australie ne revient pas sur sa décision, ils devront s’équiper en outil permettant de modérer efficacement leurs pages Facebook ce qui représente un coût supplémentaire. Par ailleurs, leur lectorat risque de ne pas apprécier d’être censuré par leur média favori. 

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