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La Russie développe RuNet, son intranet national

Publié le: 04/02/2020  |  Par: Guide Informatique  
La Russie développe RuNet, son intranet national

La Russie a testé avec succès son réseau RuNet. Cet intranet géant couvre l’intégralité du pays et permet à la Russie de conserver ses propres services web en se coupant du reste de l’Internet mondial. Ce test a duré plusieurs jours. De nombreux acteurs y ont participés : des fournisseurs d’accès à Internet, des agences gouvernementales russes ainsi que des entreprises privées russes spécialisées dans le domaine. Ce test a mis à l’épreuve RuNet, l’intranet russe. Ce dernier est parvenu à fonctionner sans accès à l’Internet extérieur, tout le trafic était redirigé vers RuNet. Les autorités russes ont également simulé une cyber-attaque étrangère à laquelle RuNet a résisté. Il est facile de faire l’analogie entre RuNet et le grand pare-feu de la Chine. Toutefois, si le dernier peut facilement être contourné avec un VPN, les choses s’annoncent plus difficiles pour RuNet.

Alexei Sokolov, secrétaire général du ministère du développement numérique, des communications et des médias a déclaré que la Russie est maintenant prête à assurer le fonctionnement d’Internet et du réseau de télécommunication en Russie quelle que soit la menace.

Ces tests avaient été initialement prévus pour avril 2019 mais ils ont été reportés à décembre pour coïncider avec le passage d’une nouvelle loi : la loi sur la souveraineté d’Internet. Cette dernière autorise le gouvernement à déconnecter le pays du reste de l’Internet quand il le souhaite, sans aucune justification, pour des raisons de sécurité nationale.

Déjà début décembre le président Poutine avait signé une nouvelle loi dans la même veine. Cette loi oblige les constructeurs de smartphones, ordinateurs et smart TVs à installer des logiciels russes sur leurs appareils pour les vendre dans le pays. Selon le gouvernement cette loi devrait permettre aux entreprises russes d’être plus compétitives face à leurs concurrents occidentaux.

Mais ce ne sont pas les seules mesures qu’a prises le gouvernement pour mieux contrôler Internet. Il a également demandé à Google de supprimer des résultats de recherche et à Apple de modifier sa carte pour indiquer la Crimée, annexée en 2014, en Russie. Dans les deux cas, la loi a obligé les entreprises américaines à obéir. Le gouvernement a également fait savoir sa volonté de créer son propre Wikipédia.

Toutes ces récentes mesures indiquent une claire intention de la Russie de mieux contrôler Internet au sein du pays. Il est donc probable que le pays se dirige vers une séparation de l’internet globale, autrement connu sous le nom de « splinternet », un phénomène sur lequel des technologues théorisent depuis près de vingt ans. Selon cette théorie, les pays pourraient décider de changer le modèle actuel de l’Internet universel pour se tourner vers des systèmes nationaux ou limités à certaines régions. Un des fondements de cette théorie est la difficulté de légiférer l’Internet actuel. Avec des systèmes nationaux le problème serait résolu. Nous sommes encore loin d’une fragmentation d’Internet. Mais les actions de la Chine et de la Russie pourraient donner envie à d’autres pays de suivre leur exemple. L’Allemagne suggère déjà que l’Union Européenne devrait se doter de ses propres infrastructures Cloud.

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