En septembre dernier, les opérateurs européens de télécommunications avaient fait pression auprès de l’Union Européenne afin que les GAFA prennent en charge une partie des frais d’infrastructure. Cette demande a été reçue favorablement par la Commission européenne. Cette dernière prépare un projet de loi visant à obliger les entreprises du secteur de la tech, gourmandes en bande passante, à participer au financement des prochaines infrastructures internet, de la fibre optique et de la 5G.
Le développement des services de streaming a fortement augmenté la consommation de bande passante. Ainsi, Netflix représentait pas moins de 20% de la consommation en France en 2022 tandis que YouTube s’approchait des 10%. Face à cette forte hausse de la consommation, les fournisseurs d’accès internet estiment que les entreprises proposant ces services devraient participer au financement des infrastructures. Au-delà des services de streaming, l’évolution des usages amène à une augmentation toujours plus importante de la demande. Sensible au sujet, la Commission Européenne a relevé que la transition vers le Cloud, l’utilisation de technologies innovantes en ligne, et les futurs metavers et autres mondes virtuels, nécessitent une importante bande passante.
La Commission estime donc qu’il est nécessaire de protéger les investissements dans les infrastructures de réseau et souhaite pour cela faire contribuer les entreprises les plus consommatrices de bande passante. Ces dernières devraient donc obligatoirement verser des paiements directs aux opérateurs de télécommunication. Si les différents critères, montants et seuils restent à définir, la volonté de certains eurodéputés est bien là.
Cette demande des fournisseurs d’accès à internet survient alors que les frais d’infrastructures s’envolent. Les transitions vers la fibre optique et la 5G ont un coût très élevé. En 2022, pour l’ensemble de l’Union Européenne, le coût s’élevait à 50 milliards d’euros. Un coût conséquent qui s’explique en partie par la forte hausse des prix des câbles de fibre optique au début de l’année 2022. Naturellement, les géants de la Tech cherchent à lutter contre ce projet de loi. Ils affirment que faire payer certains services pourrait nuire aux lois de protection de la neutralité d’Internet et nuire à l’égalité d’accès à ce dernier. Ils ont également déclaré déjà participer activement à l’installation et la création d’équipements similaires. Certains députés sont d’accord avec les arguments des géants de la Tech et s’opposent à ce texte. Pour l’heure, il n’est donc pas possible de savoir si ce projet de loi aboutira ou non.