Les robots pourraient bénéficier de meilleurs capteurs audio. C’est ce qu’ont démontrés des chercheurs de l’Institut de robotique de la CMU, Canergie Mellon University en Pennsylvanie. Avec de l’entraînement ils pourraient reconnaître des objets simplement à leur son.

Dans le domaine robotique, l’attention se porte de plus en plus sur les capteurs et la reconnaissance visuelle pour permettre aux robots de se situer dans leur environnement et interagir avec. L’aspect audio est considéré comme maîtrisé depuis longtemps et ne bénéficie que d’un intérêt limité. Pourtant, il pourrait bien y avoir des progrès à faire dans le domaine. Notamment en lui appliquant les dernières avancées technologiques en terme d’intelligence artificielle.

Cela fait des années que des machines sont capables de reconnaître des sons. Cette technologie est par exemple utilisée dans certaines usines pour identifier des problèmes. Toutefois, le modèle était jusqu’alors très simple : la technologie était conçue pour identifier un son précis et rien d’autre. Des chercheurs de l’institut de robotique de la CMU se sont demandés s’il n’était pas possible de permettre aux robots de mieux exploiter les sons ambiants. Lerrel Pinto, l’un des chercheurs, explique que de nombreux travaux préliminaires dans d’autres domaines ont démontrés l’intérêt du son. Il a donc naturellement cherché à identifier l’intérêt en robotique.

Pour mener à bien leur expérience, les chercheurs ont créé une base de données composées de vidéos avec l’audio de nombreux objets en train de glisser ou rouler sur un plateau ou encore s’écraser contre un bord. Pour y parvenir, ils ont utilisé un autre robot nommé Sawyer. Ce dernier a été automatisé pour déplacer le plateau tandis que des caméras et des micros enregistraient les mouvements de l’objet placé sur l’objet depuis différents angles. Au total, les chercheurs sont parvenus à enregistrer 15 000 interactions d’objets du quotidien.

Cette base de données à ensuite été utilisée pour alimenter une intelligence artificielle. L’objectif était simple, permettre aux robots d’associer un son à un mouvement d’objet afin de pouvoir identifier un objet avec précision sans même le voir. Les résultats sont très prometteurs, le son se révélant être un élément de l’environnement encore plus important pour les robots qu’on ne le pensait jusqu’alors. En effet, le robot est parvenu à identifier les objets avec un taux de réussite de 75%, et ce, en utilisant uniquement le son. Par ailleurs, Lerrel Pinto explique que les erreurs sont majoritairement causées par des objets identiques. Par exemple, le robot pouvait confondre un bloc rouge et un bloc vert en se basant sur le son. Des échecs tout à fait normaux donc, puisqu’il n’y a pas de raison pour que la couleur influe sur les sons de l’objet. En revanche, le robot était très efficace pour différencier les objets différents tels qu’une tasse et un bloc.

Ces recherches ouvrent la voie à de nouvelles applications en robotique. On pourrait ainsi imaginer des robots aux capteurs limités reconnaissant leur environnement en se basant sur le son. Il serait ainsi possible de produire des robots plus limités mais à un coût bien moindre. Les robots les plus complets, tel qu’Atlas de Boston Dynamics, pourraient également en tirer parti pour devenir encore plus performant.