La BCE souhaite lancer un prototype d’euro numérique d’ici 2023. L’objectif est de lancer une version opérationnelle en 2025. Une date qui paraît proche, et pourtant, certains États membres craignent que l’Union Européenne ne soit déjà en retard.
Depuis quelque temps déjà, la BCE travaille à la création d’un euro numérique. Si elle souhaite lancer un premier prototype d’ici 2023, elle a pour cela besoin de l’aide de la Commission européenne. Cette dernière élabore actuellement un projet de loi visant à réglementer cette nouvelle monnaie. Ce texte a pour objectif de servir de base juridique aux travaux de la Banque centrale européenne.
L’Union Européenne est loin d’être la seule à s’être lancée dans la course à la monnaie numérique. Avant elle la Suède, le Japon, la Chine, les Etats-Unis, mais aussi le Royaume-Uni, se sont penchés sur la question. Pour les banques centrales, l’enjeu est de proposer des usages innovants similaires à ce que peuvent proposer les cryptomonnaies pour éviter que ces dernières ne gagnent trop de terrain. Ces nouvelles monnaies visent également à répondre aux changements d’habitudes des citoyens européens, ces derniers utilisant beaucoup moins d'espèces qu’auparavant, au profit des solutions de paiement numérique.
Il y a peu, Fabio Panetta, membre du directoire de la Banque centrale européenne, déclarait : « si nous ne satisfaisons pas cette demande, alors d’autres le feront. En tant que législateurs, vous jouerez un rôle clé dans toute modification du cadre législatif européen qui pourrait être nécessaire pour introduire un euro numérique ». Cette première phrase n’est pas sans rappeler la tentative de Meta de lancer sa propre cryptomonnaie avec d’autres acteurs du privé, avant d'abandonner face aux menaces des législateurs.
La Banque centrale européenne travaille donc conjointement avec la Commission européenne pour lancer un premier prototype dès 2023 et un lancement réel en 2025. Avant cela, le nouveau projet de loi devra être soumis à des négociations au sein du Parlement européen mais également des capitales européennes. En parallèle, une consultation européenne sera lancée pour recueillir l’opinion des citoyens européens sur ce projet, et notamment sur les usages au quotidien. La dernière consultation citoyenne, qui remonte à 2020, avait porté sur les craintes et risques associés à un euro numérique. Le premier point relevé était la nécessité de garantir la confidentialité des paiements.
De leur côté, les banques se montrent encore hésitantes. Elles craignent notamment que les épargnes puissent trop facilement convertir leurs dépôts en monnaie numérique en cas de crise financière, ce qui pourrait créer une panique bancaire majeure. Il reste donc encore à clarifier de nombreux points d’ici 2023, pour un potentiel lancement d’un premier prototype.