Selon le FBI, les sonnettes d’alarme connectées pourraient être utilisées contre les forces de l’ordre. Et ce, alors même que de nombreux commissariats américains encourageaient leur adoption l’année dernière.

Grâce à leur capteur de mouvement, les sonnettes d’alarme connectées alertent leur propriétaire lorsqu’un individu entre dans un certain périmètre, comme devant une porte d’entrée par exemple. Une fois alerté, ce dernier peut observer et écouter l’activité de l’individu à l’aide de la caméra et du micro dont est équipé la sonnette. Ce type d’appareil permet de se sentir plus en sécurité et de répondre à ses visiteurs même en étant absent de son domicile ou encore de faciliter la réception d’un colis, notamment aux Etats-Unis où il est fréquent de se faire voler un colis déposé devant sa porte.

Ring est la marque la plus répandue de sonnette connectée, il s’agit d’une propriété d’Amazon. Dès 2018, la marque avait commencé à nouer des partenariats avec des commissariats de police aux Etats-Unis. Grâce à sa plateforme Neighbors, Ring permet aux policiers de diffuser des annonces auprès de tous les détenteurs de produit de la marque. Par ailleurs, les sonnettes enregistrant les images vidéos, les policiers peuvent demander aux citoyens d’y accéder dans le cadre d’une enquête. À l’époque, ces partenariats entre une entreprise privée et la police inquiétaient les associations de défense des droits civiques. Et pour cause, lancé sans aucune discussion publique, ce programme dote la police d’un réseau de surveillance de masse.

Pourtant, d’après des documents ayant fuités, le FBI serait inquiet que des criminels puissent utiliser ces sonnettes pour surveiller la police. D’après ces documents, ces dispositifs peuvent être utilisés pendant une perquisition pour permettre aux suspects d’être alertés de la présence des forces de l’ordre. Ils pourraient alors profiter de cette information pour s’enfuir ou attaquer. Le FBI fait part d’une intervention en 2017, au cours de laquelle des agents fédéraux se sont rendus au domicile d’un individu pour délivrer un mandat de perquisition. Ce dernier, qui n’était pas chez lui, a été alerté à distance par sa sonnette et a contacté ses voisins pour les prévenir plutôt que d’appeler le commissariat. Dans un autre cas de 2017, un suspect a utilisé sa caméra pour surveiller l’activité des forces de l’ordre alors qu’elles étaient déployées sur place.

Enfin, le FBI s’inquiète que dans le cas ou une sonnette enregistre une activité criminelle, cet enregistrement soit diffusé sur les réseaux sociaux avant même d’être communiqué à la police. Dans ce cas, le criminel en question pourrait être alerté de l’existence de ces enregistrements en premier et agir en circonstance. 

Malgré les inquiétudes du FBI, les sonnettes d’alarmes connectées sont toujours en commercialisation et équipent de plus en plus de domiciles. Si les exemples présents dans le rapport sont sans enjeu, il n’est pas difficile d’imaginer un criminel installé une sonnette connectée pour se préparer en cas de perquisition ou d’arrestation à son domicile. Si ce type d’incident se produit, il se pourrait que la législation américaine évolue pour interdire ce type d’appareil.