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L’Allemagne veut mettre en place un cloud européen

Publié le: 11/12/2019  |  Par: Guide Informatique  
L’Allemagne veut mettre en place un cloud européen

En 2018, les États-Unis ont signé le cloud act. Ce dernier donne l’accès illimité des autorités américaines aux données stockées sur les serveurs cloud des entreprises américaines, que les serveurs soient basés aux États-Unis ou non. Cela signifie que le gouvernement américain peut accéder aux données d’une entreprise européenne cliente d’un service de cloud américain. Un premier cas est en cours, le gouvernement américain souhaite obtenir les données d’un narcotrafiquant stockées sur les serveurs de Microsoft en Irlande. La justice irlandaise débat actuellement sur le sujet. Au final, toutes les entreprises utilisant le cloud computing devraient être concernées par le cloud act. En effet, le marché est dominé par quatre acteurs mondiaux : Microsoft Azure, AWS d’Amazon, Google et Alibaba. À l’exception de ce dernier, qui est chinois, toutes ces entreprises sont américaines. Et elles dominent largement, 80% des entreprises du DAX, la bourse allemande, utilisent la solution d’Amazon.

Face à cet acte le gouvernement allemand souhaite prendre des mesures pour protéger la souveraineté européenne. Intitulé Gaia-X, le projet allemand a été présenté au cours d’un Sommet fin octobre. Il en ressort une réelle ambition mais une mise en place assez floue. Le projet a été présenté comme le Airbus de l’intelligence artificielle, une infrastructure qui garantisse la souveraineté et une large disponibilité des données avec des normes de sécurités élevées au sein de l’union européenne. Cette présentation visait à ouvrir la discussion, rien n’a encore été définit, ni la structure de l’organisation, ni le financement, ni le nom définitif. Pour le moment, le projet a seulement un planning : les premiers tests devront avoir lieu au printemps 2020 pour une exploitation en fin d’année.

Si l’accueil des entreprises est favorable ces dernières se questionnent sur sa mise en place. En effet, il est difficile d’imaginer l’Europe être soudainement capable de produire des infrastructures et services dignes de ceux des géants américains. Selon le BDI, porte-parole de l’industrie allemande, l’Europe a dix ans de retard sur ses concurrents américains. En d’autres termes, le projet Gaia-X ne se fera pas sans l’aide des entreprises américaines. Plutôt qu’un réel réseau européen il s’agirait donc d’un cadre juridique visant à encadrer les offres de cloud computing déjà existantes. L’Allemagne souhaite commencer en s’alliant à la France avant de s’étendre à d’autres pays européens. Le français Thierry Breton, PDG d’Atos, était présent au Sommet de présentation.

Autre critique, les entreprises allemandes invitent le gouvernement à balayer devant sa porte. Ce dernier souhaite éviter la dépendance aux offres de cloud computing américaine, pourtant plus de 96% de son administration dépend de Microsoft Office et 69% dépend de ses serveurs, selon une étude de PwC publiée début octobre. Cet investissement dans Microsoft bloque le transfert vers des solutions plus diversifiées et fait perdre en compétences les informaticiens allemands. L’union européenne et la France sont également sceptiques. Ils attendent plus de précision sur les tenants et aboutissants du projet. Si les différents défendeurs de Gaia-X urgent de prendre des mesures il leur faut toutefois parvenir à convaincre les autres acteurs européens de l’intérêt et de la viabilité du projet.

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