Alors que la pénurie de semi-conducteurs a affecté l’économie mondiale pendant 2 ans, les stocks de semi-conducteurs sont désormais trop élevés. Ce retournement de situation est le fruit du contexte économique actuel et de la baisse de la consommation de produits électroniques qui en résulte.

L’année 2020 a été exceptionnelle pour les fabricants de smartphones, tablettes et ordinateurs. Les individus étant confinés chez eux, ils se sont rués sur ces appareils afin de pouvoir travailler et suivre des cours à distance ou simplement pour se divertir. Les individus étant désormais équipés, la demande ne peut pas se maintenir à un niveau aussi élevé. A cela s’ajoute la baisse du pouvoir d’achat causée par l’inflation et la peur d’une récession.

Mécaniquement, cette baisse de la demande des produits finis se répercute sur la demande de puces. A l’échelle du secteur, la Semiconductor Industry Association affirmait récemment que les ventes de semi-conducteurs étaient en baisse pour la première fois depuis 2020. Le marché devrait rester volatile dans les mois à venir et les acteurs sont contraints de s’adapter. Ainsi, Nvidia cherche désormais à vider ses stocks avant de se réapprovisionner. Le sud-coréen SK Hynix a rapporté une baisse de ses revenus de 60% au cours du troisième trimestre 2022. De son côté, Qualcomm craint de voir ses stocks s’accumuler. Intel fait quant à lui face à une période difficile et cherche à réduire sa masse salariale. Le fabricant de puces mémoires américain Miron prévoit également de diminuer ses effectifs de 10% en 2023, en raison d’une surabondance qui devrait durer jusqu’à septembre prochain. Le leader du marché, TSMC, fait exception à la règle avec d’excellents résultats. Une performance que l’entreprise doit en grande partie aux commandes d’Apple pour ses puces les plus avancées.

Dans l’ensemble, les stocks de puce seraient au plus haut depuis 10 ans. Cependant, bien que les stocks de puce soient au plus haut, cela ne concerne pas tous les types de puce. Ainsi le secteur automobile est toujours confronté à une pénurie. Malgré tout, la situation actuelle ne remet pas en cause les nombreux investissements annoncés au cours de l’année passée dans le secteur. Et pour cause, il ne s’agit là que d’un réajustement temporaire, assez habituel pour le secteur. Cette baisse temporaire de la demande ne remet pas en cause les prédictions et le secteur s’attend toujours à ce que son chiffre d’affaires atteigne les 1000 milliards de dollars d’ici 2030.